La Danse Macabre

La fureur de la bête:

-Karath-

« C'est l'heure, lançais-je, il faut nous préparer, ce soir, nous dinerons sur des cadavres.
-Les leurs, ou les notre?
Je le regardais, il faisait presque ma taille, son sourire narcissique me plaisait, et ses compétences encore plus.
-La question de pose-t-elle ? »

Cela faisait 9 jours déjà, que je planifiais cette attaque, les éléments important étaient préparés, il ne restait que l'entrée en scène de nos forces, la douleur et les cris de nos ennemis, et un grand festin d'âmes.

Ce qui me plaisait le plus dans nos raid, c'était surtout la part aléatoire des combats, chacun se démenait pour combattre tel Maekarth incarné, chacun faisait ce qu'il désirait, mais du moment qu'il accomplissait son devoir envers la Confrérie, cela n’avait pas d'importance.
Cette fois, l'attaque serait précise et violente -comme toujours en fait- Nous nous préparions autour du portail, chacun savait ce qu'il devait faire: Tuer sauvagement et sans retenu.

C’était à moi d'entrée en scène, moi, Lor'Auzieth Karath, Commandant de la Confrérie, la Kabale aux milles lames.
Comme toujours, les mots me venaient à leur guise, et je les laissais déferler tel un flot parmi nos rangs, et comme toujours, ils s'en abreuvaient.

Alors que nous hurlions nos envies guerrières, je ne vis pas des Eldar noirs, mais des bêtes, des bêtes déchainées et, malheureusement, affamées. Pour le moment du moins, car le raid commençait. Nos éclaireur avaient posés des dispositifs de reconnaissance volés à des Impériaux il y a de cela quelques raid, un moyen efficace de repérer les lieux d’une attaque avant celle-ci, et éviter les embuscades, car généralement les Impériaux ne se méfiaient pas de leur propre matériel.

Le portail était apprêté, comme prévu, suite à une excursion dans une cité où la garde impériale réglait des problèmes de trahison, leurs faible effectif et leur semblant de victoire sur les révoltes les avait affaiblis, ils ne s’attendaient pas à une attaque surprise, surtout pas d’une race sans rapport quelconque à leur mission. Un point positif.
Il nous fallait agir, maintenant. Le portail rugit, nous aussi, le tunnel instable qui liait le monde matériel à notre base dans la toile crépitait de mille lumières. Nous courrions, nous hurlions. Nous étions si excités pas le massacre à venir que nous n’avons même pas fait attention à la durée de la marche. Peu importe, nous voulions des cris, nous en aurons.

-Gedheb-

« Encore une bonne journée ! lança Jake, comme toujours ! »
Personnellement, je n’y croyais pas trop. Une intuition qui tracassait depuis le début de cette mission. L’empereur avait besoin de nous ici, pour contrer la révolte qui consumait cette planète, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était trop simple.
« Bah alors Gedheb, tu fais encore la tronche ? Viens donc un par-là, Gyrau a réussi à nous trouver une bouteille d’amasec lors de la dernière mission, c’est le moment de boire un peu! Z’avez pas soif vous autres ?»
Pour ma part, je détestais l’alcool, et puis, toujours ce sale pressentiment, je n’arrivais pas à me calmer, et mes prières sonnaient fausses, comme si quelque chose allait arriver.
« Oui, on pourrait s’amuser, tant qu’on ne boit pas trop, et surtout, tant que le sergent le découvre pas, dis-je alors, et puis, ce soir me sens pas bien.
-Ha ! Regardez, vous autres, Gedheb nous fais encore une crise, à ces mots les autres se mirent à rire, une intuition ? Je présume ?
-Tu présume bien ».
Les rires reprenaient de plus bel. Je n’étais pas très apprécié. Comme toujours. Mais peu importait, la seule chose qui donnait un sens à ma vie, c’était servir l’Empereur, pas écouter des imbéciles bâcler leur travail sous prétexte que les dernière missions étaient simples.

D’ailleurs, tout à coup, je me demandais si l’Empereur ne voulait pas les punir, car j’entendis un bruit, comme une explosion, un son fort, et tiré en longueur, puis suivit d’un cri, ou plutôt un hurlement, des hurlements, quelques choses qui tirailla mes entrailles, qui me mit mal à l’aise, et ça ne devait pas être à cause de mon humeur, car je vis soudain Jake, Gyrau, Menalez et les autres pâlir en un instant.

-Karath-

Comme toujours, tout le monde hurlait, un chant qui se répandait telle une vague parmi les tentes des soldats du site d’attaque. Notre capacité à tout ressentir de manière plus forte et nette que les humains nous permettait de sentir la peur et l’angoisse de nos proies. Exquis.

Désormais, le bal était officiellement ouvert. Je dansais, ma lame à la main, et découpais, pas de façon à tuer, mais à mutiler. Les autres firent de même. Nous avancions vite, de tentes à tentes. De vies à vies. Les reavers fonçaient vers les camps de munitions, il fallait prévenir toute riposte éventuelle. Les Raiders mettaient les gaz vers les chars à l’ouest du camp. Les Kabalites aux ordres de Metylath déversaient des valses de poison depuis leur raider avec leurs fusils éclateurs sur toutes les cibles qui se présentaient à eux. Les cérastes dansaient, la bête en chacun de nous s’épanouissait.

Tous les survivants étaient immédiatement rassemblés par Daelith et ses gorgones. Nous avions soif d’âmes et d’esclaves à torturer pour tenir jusqu’à la prochaine attaque. Soudain, une lame surgit de ma droite. Le Commissaire qui soutenait ces chiens d’humain. Parfait, j’étais déjà arrivé à la tente de commandement. A ma grande surprise, il dansait bien, mais sa foi, aussi forte était-elle, ne pouvait surpasser notre rage. Il fut décapité, un sort honorable pour un combattant de son acabit.
Les guerriers de la Confrérie étaient dignes de représenter la fureur de Maekarth. J’étais fier d’eux, ils tuaient et étripaient, ils arrachaient les entrailles de ceux qui se trouvaient à portée, un spectacle magnifique. Cette attaque était exquise, et j’en appréciais toute la splendeur, chaque goutte de sang, chaque hurlement, de joie ou de peur, chaque lame qui courait telles les griffes de Maekarth.

-Gedheb-

« Mais où sont les armes ! Où sont les ordres ?! Mais qu’est-ce qu’il se passe à la fin ! Je veux sav… »
Il n’eut pas le temps d’exprimer ses questionnements plus longtemps, l’ennemi était là. Sa tête venait de disparaitre de ses épaules. Je me cachais alors dans la tente, prêt de la zone de rangement. Je ne comprenais ce qu’il se passait. Tous ceux que je connaissais disparaissaient les uns après les autres, ils criaient, mais leurs cris étaient couvert par ceux des assaillants. Je regardais à ma gauche lorsque je vis Gyrau tenter de tirer sur ce qui nous attaquait, mais ils étaient comme une ombre, une ombre meurtrière. Je ne savais plus quoi penser, seule une terrible peur m’habitait à présent, comme si des centaines, non, des milliers de lames m’arrachaient la peau, et transperçaient ma foi.

« Mort aux xenos ! »
La réplique de Gyrau n’alla pas plus loin, déjà un éclair le frappait, ou quoi que ce soit d’autre. Je fus comme hypnotisé lorsque je vis son corps se contorsionner, se démembrer. Je les reconnaissais à présent, des Eldar noirs. De Gyrau, il ne restait pas grand-chose, un semblant de carcasse ensanglantée gisait là ou un instant auparavant se trouvait un humain. En l’espace de quelques secondes il était devenu rien de plus qu’un tas de chair sanglant.

Jamais, dans ma vie de soldat, je n’avais imaginé une telle violence possible. La mort nous tombait dessus, et rien, pas même le marteau de l’empereur ne pouvait l’arrêter. Tous ceux que je connaissais mourraient, chacun de manière plus atroce que le précédent. A chaque mort dans nos rangs, la violence des assaillants s’amplifiait.

Les cris. Ils s’amplifiaient, toujours de plus en plus fort. Mes pensées devinrent floues. Je priais l’Empereur Dieu de nous sauver. Il devait déjà nous avoir abandonné, je le sus lorsque que j’aperçu au loin une lame, une lame dans la nuit. Plus elle se rapprochait, plus je comprenais. C’en était fini de moi, des autres, du monde. La reaver était à quelques mètres lorsque je réussi enfin à parler depuis le début du massacre.
« Par l’Empereur …»